Ce document fournit des orientations pour l’intégration des considérations de genre et de diversité dans la recherche appliquée en économie portant sur des pays au sein desquels le secteur informel est prépondérant.
Il s’inspire du soutien apporté à des centres de recherches d’Afrique de l’Ouest impliqués dans la recherche de solutions aux défis socio-économiques posés par la pandémie de Covid-19 notamment concernant les moyens de subsistance des groupes vulnérables et le secteur informel. Il est rédigé avec l’assistance du CRDI et se veut un guide à la recherche appliquée.
- Dans une première section on rapellera les principales orientations des analyses de genre.
- Dans une deuxième section on s’attachera à examiner dans la pratique la manière d’intégrer les considérations de genre et de diversité dans la conception et la formulation des enquêtes statistiques et qualitatives, ainsi que dans leurs analyses descriptives et logistiques.
- Dans une troisième section, une brève compilation des ressources disponibles sur le genre, l’économie informelle et la pandémie de Covid-19 est présentée.
Messages clés
À bien des égards, la crise économique et sociale provoquée par la pandémie de Covid-19 diffère des crises provoquées par des chocs intrinsèquement économiques tels que celui de la crise financière des années 2008-2009, tant par sa soudaineté, son extension mondiale, l’ampleur des conséquences immédiates sur des millions d’individus et les réactions des gouvernements. Elle a eu également des effets extrêmement perturbateurs sur la collecte des données par les organismes officiels. L’ampleur et l’ambition des mesures de riposte prises par les gouvernements n’ont pas toujours réussi à pallier leur neutralité - c’est-à-dire leur caractère aveugle à l’égard des questions de genre et de diversité. Il est certain que les caractéristiques spécifiques de la crise due à la pandémie ont généré des effets structurels de grande ampleur dont on ne sait pas encore s’ils seront durables, tant sur la façon d’exercer les activités économiques sur les lieux habituels de travail que sur le partage des tâches domestiques et de soins au sein des ménages. En Afrique sub-saharienne où le secteur informel est prépondérant et où les femmes y trouvent leurs principaux moyens de subsistance, tout en contribuant de façon plus disproportionnée qu’ailleurs aux tâches domestiques et de soins, et où les mesures prises par les gouvernements ont sans doute été moins sensibles aux questions de genre, ces deux aspects (informalité et genre) revêtent une importance particulière dans toute recherche sur l’impact de la pandémie sur les conditions de vie des populations.
Les projets de recherche qui s’attachent à révéler l’impact de la pandémie sur les inégalités de genre doivent donc concevoir des enquêtes et des démarches mettant ces questions au centre des préoccupations, tant au niveau de la conception, de l’analyse et de la présentation des résultats aux divers acteurs parties prenantes.
Ce document s’est donné pour objectif de présenter quelques idées simples, voire triviales, mais trop souvent ignorées, et de mettre à disposition des ressources disponibles en ligne, afin de faciliter ce dévoilement de réalités par les équipes de recherche impliquées. Sans doute n’est-il pas parvenu à identifier tous les aspects qu’il aurait été souhaitable de traiter, et il reviendra aux commentaires qu’il ne manquera pas de susciter d’en combler les lacunes et d’en enrichir la série des recommandations.